Les produits surgelés ont connu une croissance de 30% en mars et en avril, surpassant les conserves et même les produits frais, plus difficiles à stocker. Par Lefigaro.fr
Trouver des idées de repas pendant les deux mois deconfinementa parfois relevé du défi. Pour éviter de manger tous les jours la même chose, les Français ont largement plébiscité les produits surgelés.
En mars et avril, ces produits ont connu une hausse maintenue de 30%. Une croissance qu'on retrouve chez les magasins spécialisés, Picard en tête, avec une progression de 28% sur les quatre premières semaines de confinement. Le surgelé a même surpassé le frais à l'image des cordons-bleus qui ont connu une croissance 2,5 fois plus forte qu'au rayon frais : +60% contre +24%. De même pour les légumes cuits mais aussi la viande (+55% contre + 26%) et les pizzas (+ 21% contre +4%). Un phénomène qui ne date pas du confinement, note Nicolas Léger, Directeur Analytique chez Nielsen qui relève une routine de plus en plus présente de ces produits : «En 10 ans la part des produits du réfrigérateur dans la consommation a progressé de près de 6 points, au détriment de ceux du placard».
D'autant que les produits surgelés ont offert un atout indéniable pendant le confinement où l'achat des courses était moins fréquent qu'en temps normal : ils se préservent longtemps. C'est également le cas des conserves mais celles-ci ont connu une hausse beaucoup moins significative. En effet, «si les premières semaines du confinement ont joué en faveur des conserves du rayon épicerie, stockées en masse par les Français, il n'empêche que ces derniers ont davantage puisé dans leur réserve de produits surgelés par la suite», note le cabinet Nielsen. «Cette tendance à consommer des produits frais explique sans doute en partie l'appétence des produits surgelés au détriment des conserves stockées dans les placards», précise Nicolas Léger.
Un stockage plus contraignant
Toutefois, la capacité de stockage dans les congélateurs des Français reste limitée. Seulement 27% ont vraiment stocké et fait des réserves de produits surgelés salés, contre 53% qui ont déclaré avoir fait des réserves de conserves. Si seuls 8% des ménages n'ont pas de congélateurs, «les consommateurs doivent aussi faire avec l'espace de stockage limité dans leur congélateur - un stockage qui est plus contraignant que pour des conserves ou des pâtes, et qui peut susciter un retour plus rapide en magasin», note Adèle Evrard, consultante Nielsen.
Le succès des produits surgelés pourrait se poursuivre au-delà du confinement. «Cela dépendra surtout de la fréquence à laquelle les consommateurs se rendront en magasin - si elle reste en deçà de l'avant-confinement, la reprise du surgelé sera durable, ce qui pourrait inciter les hypermarchés et supermarchés à leur accorder plus de surface en points de vente», analyse Daniel Ducrocq, Directeur des Services à la Distribution.
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