Le leader de la distribution de produits surgelés, Picard, vient d’annoncer l’arrivée d’une gamme locale, bio et équitable dans 87 de ses magasins du sud-ouest de la France. Un projet mené depuis 4 ans en étroite collaboration avec la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique.
« Nous sommes dans un environnement ou l’agriculture a besoin d’un nouveau souffle. Depuis 2015, nous assistons à un changement d’échelle dans l’univers du bio avec de plus en plus d’acteurs et il est nécessaire de développer un nouveau secteur. C’est la raison pour laquelle, nous avons travaillé avec Picard depuis 4 ans à l’élaboration d’un label bio, paysan, local et équitable, certifié et contrôlé par un organisme indépendant », confie Guillaume Riou, président de la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique (FNAB). Pour Picard, l’élaboration de ce programme entre pleinement dans sa stratégie de continuer à accélérer ses positions sur le bien-être et le bien consommer. Ainsi, à partir du 2 mars, le distributeur proposera, dans 87 magasins du Sud-Ouest, quatre légumes surgelés bio, locaux et équitables (haricots verts, maïs, courgettes et carottes).
Des contrats tripartites sur trois ans
« Nous travaillons depuis 2016 avec la FNAB pour mettre en place ce projet. Nous avons identifié trois zones avec des disponibilités produits : la Bretagne, le Sud-Ouest et la PACA », indique Elizabeth Bouton, directrice qualité et développement durable chez Picard. Historiquement, Picard est en relation avec les transformateurs mais dans ce cas, il s’agit d’une co-construction de gamme entre les producteurs, l’industriel-transformateur et lui-même. Ainsi, des contrats, d’une durée de trois ans, ont été signés avec trois organisations de producteurs du Sud-Ouest (La Madrague, Loc’Halle Bio et Terres du Sud), le transformateur Antartic Foods dans les Landes et Picard, dont la plateforme de distribution se situe à Villeneuve-sur-Lot. Ils visent à assurer des débouchés et une rémunération convenable aux producteurs. En magasin, les références seront vendues 5 à 10 % plus chères que le bio. Picard a également accepté de réévaluer chaque année le prix d’achat aux agriculteurs en fonction de l’évolution des coûts de production et s’est également engagé à verser 1 % du montant annuel des ventes des produits de la gamme pour alimenter un fonds de développement géré par les organisations de producteurs partenaires. « On assiste à la rencontre du monde industriel avec l’agriculture. C’est un dialogue qui est aujourd’hui rompu et c’est une erreur car il faut construire des projets similaires et communs », explique Stéphanie Pageot, secrétaire nationale en charge des questions économiques à la FNAB.
Une gamme en PACA pour 2021
Pourtant, si le concept parait simple, le travail a été ardu. « La complication a été d’identifier un transformateur près des producteurs et capable de réaliser de faibles volumes. En Bretagne par exemple, nous avons des agriculteurs mais on ne trouve pas de partenaires industriels », explique Elizabeth Bouton. Aujourd’hui, le bio représente 8 à 9 % du chiffre d'affaires de Picard. Il compte 140 références de bio, soit environ 10 % de son offre et souhaite multiplier ce taux par deux ou trois dans les 4 à 5 prochaines années et accélérer sur l’équitable. Des légumes bio, locaux et équitables en PACA devraient faire leur arrivée l’année prochaine et des réflexions sont également en cours pour mettre en place la même démarche sur des fruits. « Nous sommes leader donc il nous appartient de tisser notre toile. Le projet vient de naître donc il va falloir faire vivre cette gamme », confie Philippe Pauze, président de Picard. De son côté, la FNAB ne souhaite pas s’arrêter là et vise à emmener d’autres partenaires dans ce programme. « Nous avons comme idée de répondre à la demande des consommateurs et de sortir de l’ultra-standardisation », confie Guillaume Riou.
Source: https://www.lsa-conso.fr/picard-s-associe-a-la-fnab-pour-developper-le-bio-local-et-equitable,340251
Comments